Jean-Michel Blanquer : une rentrée en fanfare !

Juste avant les vacances, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a invité les équipes pédagogiques à organiser une rentrée en musique. Pour sa part, dans  une longue interview au magazine L’Obs, il a plutôt choisi de faire sa rentrée politique en fanfare. 

Dans cet article, il convoque les symboles, trompeurs et passéistes mais populaires, d’une école à la dérive. On y apprendrait à lire avec la méthode globale et on y enseignerait les mathématiques modernes, à grands renforts d’ « égalitarisme » et de « pédagogisme ». En creux, le ministre Blanquer, huitième ministre de l’Éducation nationale en quinze ans, annonce qu’il va remettre, lui, l’École sur les rails, tout comme ses prédécesseurs.  Il n’y aurait là rien de si fâcheux, s’il ne s’agissait justement d’éducation. Quinze ans, c’est exactement, le temps d’une scolarité.

Heureusement, la réalité des classes et l’engagement quotidien des enseignants ont plus de cohérence que les discours des ministres successifs. Cependant, c’est bien de continuité et de soutien dont élèves et personnels ont besoin, si l’on veut pouvoir un jour mesurer l’efficacité des politiques éducatives et assurer la sérénité dans les établissements scolaires. Qu’il s’agisse des élèves, des familles, de la Nation, le ministre a raison, la confiance en l’École et ses enseignants est essentielle. Le ministre pourrait-il invoquer la confiance et finalement cultiver la méfiance si ce n’est la défiance ?

Bien plus que des déclarations de confiance démenties par ses discours sur notre École, les enseignants attendent très vite de leur ministre des preuves de confiance. Avec le SE-Unsa, ils souhaitent construire une école durable.

Stéphane Crochet
Secrétaire général du SE-Unsa